En septembre 2011, des cas inexpliqués de diarrhées aiguës avec fièvre et baisse de production laitière sont observés sur des bovins aux Pays-Bas et en Allemagne. Un virus jusqu’alors inconnu est identifié : le virus de Schmallenberg (du nom de la ville en Allemagne ou il a été découvert), proche du virus Akabane qui frappe des ruminants en Australie et au Japon.

Agent infectieux et symptômes

La maladie de Schmallenberg est due à un virus du genre des Orthobunyavirus. Ce virus, qui n’avait jamais été identifié auparavant, est proche des virus Akabane, Aino et Shamonda, trois virus connus uniquement chez les ruminants. Ces derniers sont présents en Asie, Afrique, Australie et Moyen-Orient mais n’avaient jamais été identifiés en Europe. Les connaissances du virus Schmallenberg sont encore très partielles et se basent sur des analogies avec les virus précédemment cités. D’après les informations actuellement disponibles, le virus Schmallenberg touche uniquement les ruminants et ne présente pas de risques pour la santé humaine.

Les conséquences sont variables selon la période de contamination des animaux et selon leur stade physiologique. Chez les animaux vides ou en fin de gestation, il est possible d’observer des symptômes de fièvre, de diarrhée, de perte d’appétit ou encore de baisse de la production laitière pour les animaux en production (visible surtout chez les vaches laitières). En revanche, la contamination de la brebis au cours du 2e mois de gestation et du 4e mois de gestation pour la vache, a des conséquences plus graves : elle provoque des cas d’avortements et surtout des malformations de l’avorton (ou du nouveau-né) très caractéristiques : arthrogrypose, raccourcissement des tendons du jarret, déformation de la mâchoire, hydranencéphalie…

Mode de transmission

Il s’agit d’une maladie vectorielle : la contamination se fait essentiellement par l’intermédiaire d’un moucheron de type culicoïde comme pour la FCO. L’arrivée de ce virus en Europe aurait donc eu lieu par le biais d’un insecte hébergeant le virus lors d’un transport maritime dans un des grands ports du nord de l’Europe. Ce mode de contamination a pour conséquence une diffusion est rapide et massive du virus : on comptait 547 élevages touchés au 04/02/2013 (dont 143 ovins, 388 bovins et 16 caprins), et au 14/06/2013, on dénombre 1698 élevages touchés (dont 240 ovins, 1429 bovins et 29 caprins).

Une fois que l’animal a été contaminé et que son immunité s’est mise en place, cette dernière serait solide et durable, mais le manque de recul sur la maladie ne permet pas de pouvoir l’affirmer avec certitude.

Diagnostic et moyens de lutte

Il repose essentiellement sur l’observation des symptômes sur les femelles (avortements) et sur les nouveau-nés (malformations).

Les signes cliniques les plus caractéristiques sur les agneaux, les veaux et les cabris sont les suivants :

  • Déformation ou blocage de l’articulation d’un ou plusieurs membres
  • Malformation de la colonne vertébrale
  • Anomalie du port de la tête
  • Raccourcissement de la mâchoire inférieure
  • « Grosse tête »
  • Absence ou réduction du cerveau

Le diagnostic est possible par isolement du virus (PCR) à partir du cerveau de l’avorton ou de sang de la mère. Un test sérologique sur le sang du nouveau-né ou de la mère (méthode ELISA) est aujourd’hui opérationnel.

Aucune solution curative ou préventive n’existe. Un vaccin est en cours d’élaboration. Les recommandations nationales sont le diagnostic, la déclaration et le recensement des cas observés.

Le protocole de surveillance

Depuis le 31 mai 2012 pour les petits ruminants et depuis le 31 août pour les bovins, les services vétérinaires de l’Etat n’interviennent plus dans la surveillance de la maladie de Schmallenberg. Or depuis l’arrêt de cette surveillance, la circulation virale reste toujours active et continue de provoquer l’apparition de foyers de Schmallenberg. A compter du 1er novembre 2012, les GDS prennent le relais de l’Etat pour assurer cette surveillance, qui prendra en compte l’ensemble des cas avérés depuis le 1er septembre 2012. La présence du virus dans un élevage n’est pas soumise à déclaration. Le GDS se charge juste de coordonner cette surveillance pour suivre l’évolution de la diffusion du virus et connaître les élevages atteints par ce virus. La confirmation de la présence du virus dans l’élevage est indispensable pour prétendre à une éventuelle indemnisation future par la Caisse de Solidarité Santé Animale des GDS. En cas de suspicion, il est donc fortement conseillé aux éleveurs de conserver les animaux malformés et d’immédiatement contacter leur vétérinaire (informé par ailleurs du dispositif). Celui-ci réalisera les prélèvements nécessaires à une confirmation en laboratoire de la présence du virus dans l’élevage.

Pour plus d’information contactez votre GDS.

Pour en savoir plus :

Bilan de la surveillance SBV
2017-2018
Plateforme ESA