La loque américaine, comment la reconnaître et la contrôler ?

La loque américaine est une maladie du couvain des abeilles due à l’action d’une bactérie, Paenibaccillus larvae, connue depuis l’Antiquité. C’est un danger sanitaire de deuxième catégorie (ex maladie à déclaration obligatoire). Elle affecte le couvain, les larves sont tuées par le bacille ce qui donne un aspect du couvain « en mosaïque » caractéristique de la maladie. Les opercules sont affaissés ou percés : en plongeant un bâtonnet dans la cellule on découvre la larve morte de teinte brunâtre : la larve filante.

Le bacille développe une forme de résistance : la spore.

Celle-ci peut survivre jusqu’à 40 ans dans les ruches et représente un risque de contagion permanent : ce sont les spores transportées par les abeilles nourricières qui contaminent les larves. Une fois ingérée par la larve, la spore éclot, une forme végétative se développe dans l’estomac de la larve et provoque sa mort.

Ces spores sont comme des graines, elles ne pourront éclore que lorsqu’elles se trouveront dans le tube digestif d’une jeune larve d’abeille et il faut un grand nombre de spores pour qu’une larve soit infectée. Si le nombre de spores est faible, la maladie ne peut pas se développer, la maitrise de la loque américaine consiste à maintenir le nombre de spores dans les ruches à un faible niveau.

Loque américaine : couvain en opercules affaissés, larve filante

Comment contrôler la loque américaine ?

La loque américaine est une maladie des abeilles et se répand à travers les pratiques apicoles. Son contrôle passe par :

  • un examen minutieux 2 fois par an (en début et fin de saison) de tous les cadres de couvain. Un diagnostic de laboratoire est très utile ;
  • vérifier l’absence de loque américaine avant un transfert de cadre d’une ruche à l’autre ;
  • inspecter l’ensemble du rucher au moment de la récolte de miel ;
  • mettre en quarantaine (18 mois) les ruchers atteints ;
  • détruire par le feu toutes les colonies (abeilles, couvain, cadres) présentant des symptômes de la maladie ;
  • stériliser les parties non brûlées (corps des ruches) dans un bain de paraffine à 160°C ;
  • la technique du transvasement pour les petits ruchers. On secoue les abeilles sur un drap posé devant une ruche contenant des cadres garnis de cire neuve, un traitement antibiotique par nourrissement est alors pratiqué avant et après le transvasement, sur prescription vétérinaire.

 

Article rédigé par Bernard Leterrier dans le bulletin « Santé des Elevages » 2014-2015.

L’utilisation systématique d’antibiotiques est à proscrire, des résistances à l’oxytétracycline sont apparues en 1990 et la présence de résidus dans le miel est possible.

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