La chlamydiose est une pathologie abortive qui touche principalement les ovins : elle est à l’origine de sérieuses pertes de production car elle provoque des avortements en série, en particulier pour les troupeaux qui séjournent en bâtiment pendant la gestation. Les caprins peuvent également être touchés mais dans une moindre mesure que les ovins. En revanche, chez les bovins, l’infection est souvent endémique et ne se traduit pas, dans la majorité des cas, par des signes cliniques (avortements rares).

Agent infectieux et symptômes

La chlamydiose est provoquée par des bactéries du genre Chlamydia. On recense neuf espèces de ce genre, mais les troubles de la reproduction sont principalement provoqués par Chlamydia abortus.

La maladie se traduit par des avortements qui surviennent au cours des 2 à 3 dernières semaines de gestation avec mortinatalité et inflammation du placenta. Elle peut aussi provoquer la naissance à terme d’agneaux mort-nés ou trop chétifs pour survivre. Un écoulement utérin peut être observé pendant une quinzaine de jours. Parfois une surinfection suite à une rétention placentaire ou à une non-expulsion du fœtus peut entrainer la mort de la brebis.

La brebis infectée est rarement malade avant l’avortement mais il est possible d’observer un écoulement vulvaire au cours des dernières 48h avant l’avortement.

Généralement, lorsque l’infection est introduite dans le troupeau sain, elle débute par quelques avortements la première année, suivis par une vague d’avortements beaucoup plus importante la deuxième année, qui peut affecter 30% des brebis (souvent les primipares).

En bovin, les avortements lorsqu’ils ont lieu surviennent également tardivement, lors du dernier tiers de gestation, souvent sur des génisses ou des vaches récemment introduites dans le troupeau.

Transmission de la chlamydiose

La contamination du milieu extérieur par le placenta, les fœtus et les décharges utérines des brebis infectées constitue la principale source d’infection pour les autres femelles qui se contaminent essentiellement par voie digestive. De plus, le risque persiste, même après les avortements car les matières virulentes peuvent se retrouver dans le mucus vaginal pendant plus d’un mois après l’avortement et la résistance de Chlamydia abortus dans le milieu extérieur est de plusieurs mois.

Une fois que la brebis a été infectée et que l’immunité a été acquise, elle est protégée pour les gestations suivantes, et il n’y a généralement plus d’excrétion de Chlamydia abortus lors des avortements suivants.

Diagnostic

Les tests de routine généralement disponibles dans les laboratoires pour le diagnostic de la chlamydiose sont les suivants :

  • Diagnostic direct :
    Par coloration de STAMP (mais peu sensible et peu spécifique) sur placenta (cotylédons)
    Par PCR sur écouvillon, placenta ou avorton (liquide stomacal notamment).
  • Diagnostic indirect :
    Par sérologie ELISA

Méthodes de lutte

Mesures médicales :

Chez les ovins, la mise en œuvre d’une antibiothérapie (à base de tétracycline) chez les brebis atteinte ou susceptibles de l’être et chez les nouveau-nés permet de limiter l’extension de la maladie dans l’élevage mais elle ne garantit pas la disparition du germe. C’est pourquoi la thérapie doit être couplée à des mesures sanitaires.

En revanche, chez les bovins, une antibiothérapie sur les vaches avortées ou les autres reproductrices ne semble pas adaptée.

Vaccination :

Un vaccin vivant atténué contre la chlamydiose existe pour les ovins : utilisé sur tous les animaux puis sur tous les animaux de renouvellement pendant 3 ans, il prévient les avortements et l’excrétion du germe. Ce vaccin ne protège que les animaux indemnes.

Aucun vaccin n’existe pour les bovins.

Mesures sanitaires :

En cas d’avortement, les mesures recommandées pour limiter les risques sont destinées à limiter la contamination du milieu extérieur. Il faudra donc veiller à maintenir une bonne hygiène des locaux et des animaux, ainsi qu’une bonne hygiène de la mise-bas, avec si possible séparation des femelles avortées du reste du troupeau pendant une quinzaine de jours.

Les aides de votre réseau GDS-PACA

En cas d’avortements inexpliqués et/ou de suspicion de Chlamydiose, contactez votre vétérinaire qui effectuera les prélèvements pour des analyses complémentaires en laboratoire. Ces analyses sont prises en charge par la FRGDS PACA dans le cadre des PASSE Avortement pour tous les éleveurs adhérents au GDS.