Depuis 3 ans, la coenurose refait son apparition dans notre département, sous forme de cas isolés de « tournis » mais aussi sous forme d’atteintes massives et aigües dans plusieurs troupeaux du moyen Verdon (communes de Vergons, Castellane, Angles, Thorame-Basse…).

Ces situations laissent éleveurs et vétérinaires démunis car la coenurose (occasionnant encéphalites et « calus ») est hélas incurable chez les ovins malades.

Dans ce contexte et pour éviter l’extension du phénomène, il convient de rappeler les éléments suivants :

  • Si le loup ou plus rarement le renard jouent un rôle de réservoir sauvage dans le maintien du parasite dans la nature, ce sont bien les CHIENS restant au contact permanent du troupeau qui représentent le risque majeur de contamination en hébergeant les ténias adultes et en souillant massivement par leurs crottes les pâtures et le foin.
  • Il est nécessaire de rompre à tout prix le cycle parasitaire par 2 actions :
    • => Tuer les ténias adultes en vermifugeant TOUS les chiens de l’exploitation 3 à 4 fois par an (et même plus souvent en zone atteinte) avec du PRAZIQUANTEL (5mg/kg) et en détruisant les crottes pendant les 3 jours post-traitement
    • => Empêcher les chiens d’accéder aux carcasses d’animaux morts

En théorie, ces deux mesures appliquées rigoureusement et régulièrement doivent stopper le processus mais il est parfois difficile de les mettre en pratique sur le terrain : chiens en liberté, souvent nombreux, de poids difficile à estimer et de comportement méfiant ou parfois agressif…

Il faut donc mettre à profit la période hivernale pour bien vermifuger tout le monde correctement et éviter ainsi les contaminations printanières lors de la mise à l’herbe.

Il convient d’être particulièrement vigilant sur les chiens fréquentant les zones (exploitations et alpages) où des cas de calus ont été détectés !

Eric BELLEAU

Vétérinaire-conseil du GDS04